On en bénéficie tous et toutes tous les jours et on en entend parler souvent. Elle est critiquée, décriée, décrite comme obsolète… Mais toutes ses attaques sont-elles légitimes? Petit factchecking sur cette grande dame qu’est la sécurité sociale!
La sécu coûte chère!
Arrêtons nous 2 minutes sur cette croyance populaire! La Sécurité Sociale ne coûte pas cher, elle investit dans l’Avenir! De plus, ce système n’a jamais eu pour vocation d’être rentable mais simplement de couvrir les risques liés à la vie: perte d’un emploi, maladie, accidents…
- Retour sur Investissement et prévention :Notre politique en soins de santé investit sur la prévention et la protection massive pour tous et toutes. Cela évite des soins longs et coûteux et économise également sur les incapacité de travail de longue durée et les hospitalisations. De même, notre politique en termes de chômage et les programmes de formation professionnelle aident les individus à retrouver rapidement un emploi, réduisant ainsi les coûts liés au chômage de longue durée (à noter qu’on constate qu’une personne au chômage longue durée met beaucoup plus de temps pour se réintégrer dans le marché du travail).
- Réduction des Inégalités :La sécurité sociale joue un rôle crucial dans la réduction des inégalités. Elle garantit un filet de sécurité pour les plus vulnérables, leur offrant une protection contre la pauvreté et l’exclusion sociale. En favorisant l’égalité des chances, elle permet à davantage de personnes de participer pleinement à la vie économique et sociale.
- Stimulation Économique : Les prestations sociales injectent de l’argent dans l’économie locale. Les bénéficiaires de la sécurité sociale dépensent leurs allocations en biens et services, ce qui soutient les entreprises locales et stimule la demande. Cet effet multiplicateur est bénéfique pour l’ensemble de l’économie.
- Cohésion Sociale et Stabilité :Un système de sécurité sociale solide contribue à la cohésion sociale et à la stabilité politique. En réduisant les tensions sociales et en offrant un soutien aux citoyens en période de crise, il renforce la confiance dans les institutions et favorise un environnement stable propice à la croissance économique et à l’investissement.
- Comparaison Internationale :Les pays avec des systèmes de sécurité sociale bien développés, comme les pays nordiques, montrent que des investissements élevés dans la protection sociale peuvent coexister avec des économies prospères et compétitives. Mais encore mieux, on peut observer dans ces pays un taux de pauvreté plus bas, un niveau élevé de bien-être et une forte productivité. Donc la sécurité sociale crée de la croissance.
Avant d’être ce qu’on connaît actuellement, la sécu est une construction sociale des travailleurs et travailleuses qui ont décidé de mettre en place des caisses de solidarité dans leur usine. à aucun moment, elle n’a été envisagée comme une manière de se faire de l’argent mais simplement comme un élan de solidarité auquel chacun.e contribue en fonction de ses moyens et bénéficient de fonction de ses besoins. Aujourd’hui ce modèle persiste.
La sécurité sociale ne doit pas être vue comme une dépense excessive, mais comme un investissement stratégique dans le futur de la société. Elle contribue à la santé et au bien-être de la population, réduit les inégalités, stimule l’économie, et prévient les coûts sociaux à long terme. Plutôt que de la considérer comme un fardeau financier, il est essentiel de reconnaître sa valeur inestimable pour la cohésion et la stabilité de la société belge.
Les étranger.e.s plombent notre sécu
Les migrant.e.s jouent un rôle essentiel dans notre sécurité sociale belge!
La Belgique est confrontée à un vieillissement rapide de sa population. Ce qui fait que le nombre de retraité.e.s augmentent et qu’il y a une diminution de la population active et une augmentation du nombre de retraités. Le système est donc sous-pression: plus de pension a payer et moins de cotisant.e.s pour les payer!. Les migrant.e.s, souvent jeunes et en âge de travailler, contribuent à équilibrer ce ratio en augmentant le nombre de cotisant.e.s par rapport aux bénéficiaires.
Ensuite, les migrants occupent fréquemment des emplois dans des secteurs où il y a une pénurie de main-d’œuvre, tels que la santé, la construction et les services. Leur contribution fiscale et sociale est indispensable pour financer les pensions, les soins de santé et autres prestations sociales. Sans cette main-d’œuvre supplémentaire, la Belgique ferait face à une réduction significative des recettes fiscales et à une augmentation des dépenses publiques.
Ici nous ne parlons que de la contribution directe à la sécurité sociale! Il faut y ajouter aussi les contributions globales telles que les emplois créés par l’immigration.
Le chômage coûte cher! Pour faire des économies et responsabiliser les personnes il faut le supprimer!
La partie “chômage” de la sécurité sociale ne représente que 6% de la sécu! Et le chômage longue durée wallon moins de 1%! On est bien loin de l’image du chômeur profiteur vautré sur son canap’ à boire de la cara et jouer à Fifa!
Dans le budget de l’ONEM, une partie est consacrée aux congés thématiques ce qui explique l’importance du budget.
à noter que plus de 50% du budget de la sécu est occupé par les soins de santé et les pensions.
Les Chômeurs et chômeuses sont des piques-assiettes!
Il est important de savoir que pour sortir des statistiques du chômage, il faut une période de travail de 3 mois ininterrompue. En Wallonie, 69% des chômeurs et chômeuses de longue durée ont travaillé durant leur période de chômage. Mais les contrats précaires ne permettaient pas de sortir des statistiques.
Qui plus est, être au chômage n’est pas un choix
Il y a encore quelques années, les chômeurs et chômeuses étaient considéré.e.s comme des victimes du système. Depuis quelque temps, notre vision a changé et les personnes privées d’emploi sont pointés du doigt et considérées comme seules responsables de leur situation. Or, des emplois il y en a mais pas pour tout le monde ni dans tous les domaines!
On peut vivre juste en bénéficiant de la sécurité sociale !
En Belgique, le seuil de pauvreté est 1450e par mois pour une personne isolée et il est définit comme le montant en dessous duquel une personne est en situation de risque de privation matérielle grave.
Beaucoup des prestations de la sécurité sociale et de l’assistance sociale, la quasi-totalité d’ailleurs, est en dessous de ce montant…
Il est quand même scandaleux de penser que l’état fixe une limite en dessous de laquelle il affirme qu’on ne peut vivre décemment et ensuite indemnise les personnes en dessous de ça!
Les dernières mesures prises grâce aux politiques néo-libérales ont été efficaces et ont réduits les coûts de la sécu
Faux! la pension a 67 ans, les exclusions du chômage, la remise au travail des malades longues durées… N’ont fait que faire un glissement dans les différents piliers de la sécu ou vers l’assistance sociale!
4 personnes sur 10 ne travaillent déjà plus avant l’âge de la pension et ceux et celles qui travaillent occupent un poste qui aurait été libre pour un.e demandeur/euse d’emploi!
les exclusions du chômage ont fait diminué le taux de chômage mais pas le taux d’inactivité! Le taux de chomage reprend les personnes indemnisées par l’ONEM via les allocations de chômage. Le taux d’inactivité lui reflète davantage la réalité car il prend en compte les personnes bénéficiant également du revenu d’intégration, soit du CPAS.
Etant donné que les exclusions du chômage n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, il est malhonnête de prendre uniquement ces chiffres et de ne pas tenir compte de ceux du CPAS! oui le taux de chômage a baissé mais le taux d’emploi n’a pas augmenté! celui du CPAS oui par contre. Donc les personnes exclues du chômage ne sont pas au travail, elles sont au CPAS.
Aucune mesure n’a réellement permis de faire des économies. Mais on peut aussi se poser la question de savoir sur qui ou sur quoi on économise! Puisqu’encore une fois, la sécu ne sera jamais rentable et ne doit pas l’être!
Le chômage a diminué ces dernières années grâce aux mesures prises par le gouvernement.
Techniquement vrai mais…
Il faut faire une différence entre le taux de chômage et le taux d’inactivité! Le taux de chomage reprend les personnes indemnisées par l’ONEM via les allocations de chômage. Le taux d’inactivité lui reflète davantage la réalité car il prend en compte les personnes bénéficiant également du revenu d’intégration, soit du CPAS.
Etant donné que les exclusions du chômage n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, il est malhonnête de prendre uniquement ces chiffres et de ne pas tenir compte de ceux du CPAS! oui le taux de chômage a baissé mais le taux d’emploi n’a pas augmenté! celui du CPAS oui par contre. Donc les personnes exclues du chômage ne sont pas au travail, elles sont au CPAS.
Pour aller plus loin sur la démystification du chômage, nous vous suggérons de consulter la campagne du CEPAG « défendre le chômage c’est défendre l’emploi ».
Perdu.e sur la sécurité sociale? Commandez une de nos animations/formations ou venez en discuter avec nous.