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L’inclusion dans l’écrit

Si cela fait un petit moment que vous naviguez sur notre site, vous avez dû rencontrer quelques formulations peu conventionnelles ou quelques ponctuations qui vous ont semblé mal placé. C’est parce que nous avons décidé d’utiliser l’écriture inclusive. Mais qu’est-ce que c’est? 

L’écriture inclusive est une approche linguistique visant à rendre le langage plus égalitaire et représentatif. Elle cherche à inclure et visibiliser toutes les identités de genre, notamment en utilisant des formes neutres, des termes épicènes (qui ne changent pas selon le genre), et des conventions comme le point médian pour éviter la domination du masculin dans les accords grammaticaux. Par exemple, au lieu d’écrire « les étudiants », on utilisera “le corps estudiantin” ou encore « les étudiant·e·s » pour inclure à la fois les étudiants masculins et féminins et les personnes non-binaires.

Pour nous, l’utilisation de cette technique est importante et pour plusieurs raisons: 

1. Une démarche pour l’égalité des sexes

L’un des principaux arguments en faveur de l’écriture inclusive est qu’elle favorise l’égalité des sexes. En utilisant des termes neutres ou en adoptant des conventions qui incluent à la fois le masculin et le féminin, l’écriture inclusive vise à rendre visible les femmes et les personnes non-binaires. Par exemple, au lieu d’utiliser le terme générique « les professionnels » pour désigner un ensemble, on préfèrera « les professionnel.le.s » . Cette pratique permet de reconnaître la présence et l’importance des femmes dans des contextes où elles ont été historiquement invisibilisées.

2. Représentation et reconnaissance

L’écriture inclusive permet également une meilleure représentation des individus dans le langage. En intégrant des formes neutres ou en évitant les termes exclusivement masculins, elle reconnaît et respecte les identités de genre de chaque personne. Cela peut avoir un impact significatif sur l’estime de soi et le sentiment d’appartenance des personnes non-binaires ou de genre non-conforme. Par exemple, l’utilisation du pronom neutre « iel » pour désigner une personne dont le genre est non binaire constitue une reconnaissance de son identité.

3. Évolution linguistique naturelle

Les langues évoluent constamment pour refléter les changements sociaux et culturels. L’introduction de l’écriture inclusive peut être vue comme une étape naturelle dans cette évolution. Les langues vivantes s’adaptent aux besoins de leurs locuteur.trtice.s et à leurs valeurs. Ainsi, l’écriture inclusive peut être perçue comme une réponse nécessaire aux mouvements pour l’égalité et la diversité, tels que le féminisme et les droits LGBTQ+.

4. Réduction des stéréotypes de genre

L’écriture inclusive contribue à réduire les stéréotypes de genre en évitant de renforcer l’idée que certaines professions ou rôles sont réservés à un genre spécifique. Par exemple, en utilisant « chef.fe » au lieu de « chef », on évite de perpétuer l’idée que ce poste est traditionnellement masculin. Cette pratique encourage une vision plus égalitaire des rôles professionnels et sociaux.

Arguments contre l’écriture inclusive

L’écriture inclusive reste marginale et ne fait pas l’unanimité. On vous explique pourquoi: 

1. Complexité et lourdeur du langage

L’une des principales objections à l’écriture inclusive est qu’elle complique et alourdit le langage. Les formes inclusives, telles que l’utilisation de points médians (« étudiant·e·s ») ou de doubles flexions (« les étudiants et les étudiantes ») ou encore de néologisme (agriculteuriste), peuvent rendre les textes plus difficiles à lire et à écrire. Certains critiques soutiennent que cette complexité supplémentaire peut nuire à la clarté et à la fluidité de la communication.

2. Résistance culturelle et linguistique

L’écriture inclusive rencontre également une résistance culturelle et linguistique. La langue française, avec ses règles grammaticales strictes et son académie linguistique conservatrice, n’est pas facilement modifiable. Certaines personnes voient l’écriture inclusive comme une atteinte à la tradition et à la pureté de la langue. Cette résistance est souvent renforcée par un attachement culturel à des normes linguistiques ancestrales.

3. Inefficacité dans la lutte contre les inégalités

Certains critiques soutiennent que l’écriture inclusive, malgré ses bonnes intentions, est inefficace pour lutter contre les inégalités de genre dans la société. Ils argumentent que des changements linguistiques superficiels ne peuvent pas résoudre des problèmes profondément enracinés tels que les discriminations systémiques, les inégalités salariales ou la violence de genre. Ils préconisent plutôt des actions concrètes et des politiques publiques pour traiter ces questions de manière plus directe et efficace. Il est indéniable que l’écriture inclusive fait partie de ce qu’on nomme le micro-féminisme (voir article sur le sujet)

4. Confusion et rejet

Enfin, l’écriture inclusive peut créer de la confusion et du rejet, notamment chez les personnes non familiarisées avec ces nouvelles conventions. Pour beaucoup, les règles de grammaire inclusives peuvent sembler arbitraires et difficiles à comprendre. Cette confusion peut mener à un rejet de l’écriture inclusive, voire à une polarisation accrue des débats sur l’égalité des genres.

Comme beaucoup de choses, l’écriture inclusive a ses adeptes et ses détracteur.trice.s. Il serait malhonnête de notre part, nous qui utilisons cette technique, de ne pas admettre la pertinence des arguments “contre” … Parfois le message se perd dans ce dédale de points et de tirets, parfois cette technique noie l’interlocuteur.trice et finalement stigmatise une tranche de la population, moins habituée à cette forme, et nous n’avons pas gagner l’égalité salariale à coup de néologisme. 

Mais, force est de constater que ça nous fait du bien! Dans une société ou nous nous sentons invisibilsé.es et subissons quotidiennement des micro-violences, ça fait vraiment du bien et ça permet d’agir concrètement, quotidiennement et sans effort. 

 

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